TOURISME D'AFFAIRES AU MAROC : ENJEUX ET PERSPECTIVES

L’industrie du MICE revêt un intérêt particulier de par ses retombées économiques directes et indirectes ainsi que le dynamisme touristique qu’elle favorise.

Selon le rapport Travel & Tourism Economic Impact, éditions 2017 et 2018, les dépenses en voyages d’affaires ont représenté 23,2% du PIB direct des voyages et du tourisme en 2016, soit un apport global de 1.153,6 milliards de dollars. En 2017, cet apport s’est élevé à 1,230.6 milliards de dollars, en augmentation de 6.6% par rapport à l’année d’avant.

De plus en plus prisé par les entreprises au niveau international, le tourisme est un moyen privilégié de team-building, de marketing et de récompense de collaborateurs.

Conjoncture mondiale et potentialités du Maroc

Le tourisme d’affaires a manifestement été frappé par la récession économique des pays industrialisés en 2008. Depuis, la demande sur le marché du MICE a connu une nouvelle tendance : des budgets plus restreints et des destinations moins lointaines.

Conjuguant proximité géographique et dépaysement, le Maroc est en mesure de multiplier ses parts du marché MICE. Selon le ICCA Statistics Report, le Royaume a reçu sur son territoire, en 2016, le plus grand nombre de réunions internationales organisées par des associations en Afrique (Figure 1). Cependant, le Royaume n'a pas encore atteint son plein potentiel sur ce segment, puisqu’il n’accueille que 5% des manifestations MICE au niveau international, nous apprend l’Economiste.

Industrie des événements, quels leviers de croissance ?

Selon l’enquête réalisée par Event Industry Council auprès de 30 PDG d’associations représentant plus 19.500 entreprises, plusieurs critères sont pris en compte par ces dernières dans la planification de leurs événements, notamment :

Sûreté et sécurité : attentats terroristes, catastrophes naturelles, risques de santé et autres menaces sécuritaires influencent amplement le choix de destination par les entreprises.

Sur ce créneau, le Maroc est pionnier :  selon le World Economic Forum, dans son Rapport sur la compétitivité touristique, le Royaume est parmi le Top 5 des pays africains les plus compétitifs sur le plan touristique, avec un score de 6,1/7 points en termes de sécurité et de la sûreté.

La main-d’œuvre : la disponibilité d’employés qualifiés en matière d’accueil client semble préoccuper les entreprises intéressées par les prestations événementielles. Grâce à l’ouverture d’écoles supérieures internationales au Maroc, dont Ostelea Rabat, des formations d’excellence en management, en hospitalité et en événementiel sont désormais disponibles.

La valeur de l’événement : la pertinence de l’événement et le retour sur investissement sont deux soucis qui continuent de hanter les entreprises. La qualité de l’accueil, l’innovation des prestataires événementiels et l’usage efficace de la technologie seraient alors inhérents à la valeur de l’événement. 

Le climat politique : la facilité d’accès (obtention de visa, accueil d’étrangers, etc..) est déterminante quant à la planification de voyage d’affaires.

En ce sens, les efforts diplomatiques du Maroc continuent de porter leurs fruits sur le secteur touristique, notamment l’exemption de visa pour les ressortissants chinois. Cependant, l’impact de cette décision sur le tourisme d’affaires au Maroc n’a pas encore fait l’objet d’étude. 

Tourisme d’affaires et la Vision 2020

Déclarant le MICE comme niche à forte valeur ajoutée, la Vision 2020 a prévu la création de structures permettant l’accueil d’évènements d’envergure internationale notamment à Marrakech et à Tanger. L’objectif étant de « capter un touriste d’affaires et de prolonger son séjour à travers l’organisation d’offres en synergie avec les segments sport, bien-être, animation et culture. L’idée est d’encourager les groupes étrangers et les tour-opérateurs à venir organiser leurs congrès et meetings au Maroc », selon l’étude du marché MICE marocain réalisée par l’Observatoire du tourisme.

Selon la même étude, le Maroc est en mesure de profiter de la nouvelle dynamique du tourisme eu égard à ses atouts. Cependant, le secteur peine à décoller à cause du manque de structuration et de l’absence d’une visibilité globale.

A travers la formation de cadres, la recherche et les rencontres, Ostelea Rabat souhaite enrichir le débat sur la vision du tourisme d’affaires au Maroc, et favoriser l’échange d’expertises entre acteurs nationaux et experts internationaux du domaine.

Figure 1 Nombre de réunions d'associations internationales tenues au Maroc en 20162