Abritant la population la plus jeune du monde, les pays africains sont de plus en plus nombreux à miser sur le secteur touristique afin de pallier à leurs problématiques économiques, notamment le chômage. De par les opportunités de formation et d’emploi qu’elle offre, principalement pour les jeunes et les femmes, l’industrie touristique constitue une clé incontournable du développement en Afrique.
Un développement à 2 vitesses
Ayant attiré sur son sol, en 2017, plus de 62 millions d’arrivées internationales, le continent africain a enregistré une croissance de +8% par rapport à l’année d’avant.
Selon le communiqué de presse publié par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en janvier 2018, l'Afrique arrive en deuxième position des régions en plus forte croissance après l’Europe méridionale et méditerranéenne (+13%). Ces chiffres traduisent un rebond de la dynamique touristique mondiale estimé à +7%, une reprise qui devrait se poursuivre en 2018, selon la même organisation.
L’Afrique du Nord tient le leadership avec une reprise de +13%, contre +5% en Afrique subsaharienne. Quant aux destinations les plus demandées, les données d’AccorHotels indiquent que c’est le Maroc, l’Algérie, le Kenya, le Nigeria et la Côte d’ivoire qui tiennent respectivement le haut du pavé.
Emergence d’un marché émetteur africain
La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CNUCED) prévoit que "le tourisme dans le continent devrait croître de 5% d'ici 2030, pour atteindre les 150 millions de touristes, la majorité provenant d'États africains".1 En effet, les dépenses des voyageurs africains ont contribué, en 2016 à hauteur de 63.7% du PIB touristique africain. "Ce chiffre devrait augmenter de 2,8% en 2017 pour atteindre 73 milliard de dollars, puis de 3,6% par an pour s'établir à 104 milliards de dollars en 2027", selon la même organisation.
Le développement de ce marché émetteur local est dû à l’élargissement d’une classe moyenne qui, aujourd’hui, représente un tiers de la population du continent. Cependant, l’application de Visa entre pays africains reste une limite à l’essor de cette dynamique intra-africaine.
Le tourisme en Afrique : un potentiel sous-exploité
Malgré ses ressources naturelles généreuses et de sa diversité culturelle à couper le souffle, le continent noir peine à décoller sur le plan touristique en raison de nombreux obstacles, dont le manque de valorisation d’atouts touristiques.
En effet, l’Afrique compte seulement 131 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial, soit 12% des 1013 sites classés dans le monde par l’UNESCO. Cette sous-représentativité sur la cartographie du patrimoine mondial constitue en effet un manque à gagner pour sa dynamique touristique africaine.
S’ajoute à cela d’autres faiblesses signalées par le rapport Hospitality Report Africa 2017, notamment les menaces terroristes et l’instabilité politique ayant marqué l’image du continent telle que propulsée par les médias internationaux.
Cette étude réalisée en collaboration entre Jumia Travel et AccorHotels a également souligné l’insuffisance d’infrastructures routières, de liaisons aériennes et de connectivité électrique et Internet, ainsi que la crise économique que connaissent certains pays (Nigeria, Angola, Mozambique…).
Le rapport n'a pas manqué de rappeler l’insuffisance d’effort marketing dans nombreux pays africains, en comparaison avec d’autres destinations mondiales émergentes et “le manque de formation des professionnels, peu d’écoles hôtelières et touristiques”.
Consciente de la nécessité de la formation pour le développement touristique au Maroc, en tant que locomotive du tourisme en Afrique du Nord, Ostelea, Ecole internationale de Management en Tourisme & Hospitalité spécialisée dans la formation de managers, directeurs, et leaders de l’industrie touristique, a choisi d’ouvrir ses portes à Rabat, afin de préparer les compétences nécessaires à l’essor du secteur au Maroc et au niveau du continent africain.
1-source : Huffpostmaghreb